Le Parisien
Les artistes de la menuiserie menacés d'expulsion
Décidemment, tous les élus parisiens de la gauche plurielle (Verts compris) rivalisent pour prendre la défense de la dernière menuiserie de Montmartre et d'un atelier d'artiste, situés 15, rue Cauchois et 3, impasse Marie-Blanche, actuellement squattés par des artistes.
Le lieu, redécouvert par les élus locaux fin mars à l'occasion d'une manifestation du quartier Lepic-Abbesses (la Fête à Jacques), a retenu l'attention de la commission du Vieux Paris, qui a voté le 2 mai dernier un vœu pour qu'il soit préservé.
Mardi, c'était au tour de Nicole Borvo, sénatrice communiste, de prendre la plume pour solliciter l'intervention du ministre de l'Intérieur afin d'empêcher l'expulsion imminente des artistes. Réunis dans le « Collectif de gestion de la Porte-Blanche », les occupants ont en effet reçu le 31 mai la notification de leur jugement d'expulsion.
«Le 15, rue Cauchois appartenait à un sculpteur uruguayen, Pedro Olaizola, qui a passé sa vie à Montmartre», rappelle Nicole Borvo dans la lettre adressée à Jean-Pierre Chevènement. « Depuis sa mort, en 1984, cet immeuble dont l'atelier et les œuvres du sculpteur, ainsi que l'atelier de menuiserie et d'encadrement La Baguette de bois a été laissé à l'abandon par les héritiers. Lorsque ceux-ci, il y a trois ans, ont voulu faire un projet immobilier sur ce lieu, les habitants du quartier ont réuni 4 000 signatures pour s'y opposer, ce qui a gelé l'attribution du permis de démolir. »
Une partie des locaux remise en état
L'élue prend la défense des squatters, soulignant qu'ils ont remis en état une partie des locaux, réaménagé l'atelier du sculpteur en salle d'exposition, organisé des manifestations culturelles et participé à la vie du quartier... avec pour but : la mise en valeur des œuvres du sculpteur et de son atelier, et la création d'un lieu culturel et associatif. Nicole Borvo annonce enfin, ce qu'elle présente comme « un élément nouveau dans le dossier » : la sœur de Pedro Olaizola vient d'être retrouvée. Florence Hubin | 02.06.2000 |
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